Le secteur agricole de l'UE risque de pâtir des guerres commerciales avec la Chine
L'escalade des tensions commerciales entre l'Europe et la Chine pourrait avoir un impact durable sur les marchés d'exportation et les prix sur le marché intérieur de l'Union européenne (UE), selon un nouveau rapport de la société internationale de gestion des risques Coface.
Les tensions commerciales entre l'Europe et la Chine pourraient avoir un impact durable sur les marchés d'exportation et les prix sur le marché intérieur de l'Union européenne (UE).
Après la décision de l'Europe en octobre d'imposer des droits de douane sur les voitures électriques chinoises, Pékin a immédiatement réagi en annonçant des droits de douane sur les importations d'eau-de-vie européenne, en particulier le cognac et l'armagnac français, qui font l'objet d'une enquête pour dumping à partir de début 2024.
Dans le même temps, la Chine a lancé une enquête sur les subventions déloyales accordées aux produits laitiers et à la viande de porc européens. Une nouvelle ère de tensions commerciales se profile entre Bruxelles et Pékin, et le retour imminent du président Donald Trump à la Maison Blanche fait planer le spectre de nouvelles guerres commerciales.
La Chine a lancé une enquête sur les subventions déloyales accordées aux produits laitiers et à la viande de porc européens.
La réponse de la Chine aux droits de douane européens sur les voitures électriques cible des exportations européennes clés en prévision de futures négociations commerciales. La recherche chinoise se concentre sur les produits agricoles et alimentaires des pays qui soutiennent les tarifs douaniers - la France, l'Espagne et l'Italie.
Les producteurs français de brandy, en particulier ceux dont les marques de luxe sont moins reconnues, sont confrontés à des droits de douane en Chine depuis la fin du mois d'octobre. <À l'avenir, les secteurs européens du porc et des produits laitiers pourraient également être soumis à des droits de douane, ce qui affectera les prix tout au long de la chaîne de valeur, en particulier en France et en Espagne.
La Chine profite de la situation en Europe.
En 2022, l'excédent commercial de l'UE en matière de produits agroalimentaires s'élevait à 33 milliards d'euros, tandis que les exportations agroalimentaires totales s'élevaient à 200 milliards d'euros.
Mais la contre-attaque de la Chine pourrait révéler des problèmes fondamentaux dans son propre secteur agroalimentaire. Comme dans d'autres secteurs en Chine, l'offre est désormais supérieure à la demande, ce qui fait baisser les prix agricoles et menace la viabilité financière des exploitations.
Au cours des dix premiers mois de 2024, les prix du lait ont baissé de 3 % en glissement annuel et ceux du porc de 23 % par rapport aux trois dernières années. 
La Chine n'est pas en mesure de faire face à cette situation.
La Chine est le deuxième marché d'exportation pour le cognac français après les États-Unis, représentant un quart de toutes les exportations, ce qui en fait un marché très important pour le secteur.
La Chine pourrait forcer les entreprises automobiles chinoises à réduire leurs investissements en Europe.